Être un leader, est-ce enchaîner des répliques préparées ou incarner un rôle plus profond, plus audacieux et plus authentique ? Différent du management, le leadership peut prendre plusieurs formes et demande une énorme capacité d’adaptation en direct. Plus que savoir jouer à l’acteur de sitcom, ce qui compte est donc de maîtriser l’art du stand-up : capter l’attention, réagir avec intelligence et communiquer avec subtilité… tout en laissant une empreinte durable. Envie de mieux comprendre la nuance ? Alors, lisez cet article ! Ici, nous décortiquons la notion de leadership, expliquons la différence avec la fonction de manager et montrons pourquoi se comporter en leader est un job de grand stand-upper !

Être un leader : ça veut dire quoi ?

 « Le leadership est l’art d’obtenir de quelqu’un qu’il accomplisse quelque chose pour votre compte parce qu’il veut le faire. » – Dwight D. Eisenhower

Qu’est-ce qu’un leader ?

Le leadership désigne l’influence que détient un individu sur un groupe de personnes possédant un objectif commun. En ce sens, nous pouvons définir le leader comme un meneur convaincant, inspirant et motivant, capable d’instaurer une relation de confiance mutuelle si forte avec les autres qu’il est écouté et suivi de manière volontaire par ces derniers. Généralement, sa légitimité est approuvée à l’unanimité grâce à son expérience, ses compétences, ses exploits, ses valeurs, son comportement ou encore son charisme.

Au fond, être un leader, c’est donc semblable au rôle de chef d’orchestre qui embarque tout le monde, coordonne la prestation collective et donne le rythme pour que la mélodie sonne juste. Moteur au sein d’une organisation ou d’une équipe, ce rôle dépasse ainsi celui de simple patron. Pour obtenir ce qu’il veut, un leader fédère autour de lui et opère comme un guide. C’est de cette manière qu’il permet à chaque membre d’exploiter son potentiel et de contribuer efficacement aux accomplissements du groupe.

Quels sont les différents styles de leadership ?

Le profil type du leader n’existe pas. En nous appuyant sur les théories de plusieurs chercheurs, voici donc les principaux styles de leadership que nous pouvons observer.

Les styles de leadership traditionnels

Selon la théorie de Kurt Lewin, psychologue américain, trois styles de leadership traditionnels se dégagent :

  1. le leadership autoritaire (ou directif) avec un chef compétent qui dispose d’une supériorité hiérarchique, centralise les décisions et contrôle le groupe de manière paternaliste ;
  2. le leadership participatif (ou démocratique) qui consiste à encourager la collaboration, écouter chaque membre de l’équipe, animer les échanges, stimuler l’intelligence collective, arbitrer avec intégrité et expliquer les décisions ;
  3. le leadership du laissez-faire (ou délégatif) avec une surveillance de loin, une intervention limitée, peu de directives et donc une approche permissive où les membres de l’organisation ont une grande liberté dans les prises de décision.

D’autres études proposent des classifications légèrement différentes, mais en phase sur le fond avec Lewin. C’est le cas de la théorie des quatre systèmes de Rensis Likert ou de celle du leadership situationnel développé par Paul Hersey et Kenneth Blanchard. Ce dernier modèle mentionne notamment le leadership persuasif qui consiste à fixer le cap, puis faire passer ses idées, convaincre, motiver et fédérer les troupes en misant sur la communication, le relationnel, l’explication et l’argumentation.

Les styles de leadership émotionnels

Daniel Goleman, psychologue américain, estime qu’il est nécessaire d’affiner son intelligence émotionnelle pour être un leader efficace. Selon lui, il est en effet important de sentir le contexte, de prendre le pouls de son équipe et de comprendre le fonctionnement des membres du groupe pour adopter la bonne posture de meneur. En ce sens, il a défini 6 grands styles modulables de leadership qui s’appuient sur les émotions :

  1. le leadership directif qui est comparable au modèle autoritaire et paternaliste de Lewin, soit une soumission à des ordres précis ;
  2. le leadership « chef de file » qui consiste à se montrer exemplaire, exigeant envers soi-même et ultra performant dans ses actions pour imposer le rythme, tirer le groupe vers le haut, pousser les autres au dépassement de soi et augmenter le niveau d’excellence général ;
  3. le leadership visionnaire qui encourage la mobilisation collective en portant une mission, en croyant pleinement au projet, en diffusant des idées inspirantes, en peignant son rêve avec passion, en éclaircissant la vision globale à long terme, en donnant du sens aux objectifs, en transmettant la bonne énergie et en orientant logiquement les actions ;
  4. le leadership affiliatif (ou collaboratif) qui mise sur le travail collectif, le partage, la communication, l’empathie, l’inclusion et l’esprit d’équipe pour concerner tout le monde, instaurer un climat de confiance, stimuler une harmonie collaborative, favoriser l’entraide, renforcer la cohésion de groupe et créer un cadre motivant où les gens avancent main dans la main ;
  5. le leadership démocratique, similaire au leadership participatif de Lewin, qui ouvre le débat et invite chacun à donner son point de vue de manière à booster la responsabilité individuelle et collective ;
  6. le leadership « coach » qui consiste à comprendre les membres de l’équipe (forces, faiblesses, motivations intrinsèques, objectifs individuels, etc.) pour accompagner ces derniers à long terme dans leur développement personnel et l’amélioration de leur niveau de performance, tout en les raccrochant aux objectifs collectifs.

Leadership transformationnel et leadership transactionnel

Dans les années 80, Bernard M. Bass, professeur américain expert en leadership, théorise et popularise le concept de leadership transformationnel. Déjà introduite par le sociologue James V. Downton et développée par le politologue James MacGregor Burns, cette approche consiste à créer une vision inspirante et mobilisatrice capable de bonifier aussi bien les individus que les organisations.

Leadership transformationnel et leadership transactionnel

En ce sens, le but du leader transformationnel est de motiver chacun à dépasser ses intérêts personnels pour s’engager pleinement dans la réalisation d’un projet commun ambitieux. Selon Bass, la mise en œuvre de ce type de leadership passe alors par quatre éléments clés :

  1. l’influence idéalisée qui repose sur le fait de montrer le meilleur exemple aux autres pour s’imposer comme le modèle à suivre et gagner à la fois la confiance et le respect du groupe ;
  2. la motivation inspirante qui implique de donner du sens au projet et de fournir à chacun des raisons de se dépasser pour relever les défis collectifs ;
  3. la considération individualisée qui consiste à se préoccuper des besoins et des attentes de chaque membre de l’équipe pour soutenir le développement personnel et la réalisation individuelle, mais également favoriser l’épanouissement et le bien-être au sein du groupe ;
  4. la stimulation intellectuelle qui signifie encourager chaque personne à se questionner, innover et faire preuve de créativité pour contribuer à l’atteinte d’objectifs collectifs.

Avec de telles caractéristiques, ce modèle s’oppose ainsi au leadership transactionnel, dont le mode de fonctionnement est d’instaurer un système de récompenses et de sanctions pour motiver les personnes à s’impliquer dans le groupe.

Quelles différences entre leadership et management ?

« À une époque, le leadership résidait dans les muscles. Aujourd’hui, il réside dans la façon de traiter les gens. » – Mahatma Gandhi

Aura naturelle et statut officiel : deux pouvoirs différents !

Les mots « leadership » et « management » ne sont pas synonymes. Un bon manager n’est pas obligatoirement un leader… et inversement ! Comme nous l’avons vu, un leader est un influenceur qui sait rassembler autour de lui. C’est parce qu’il est une source d’inspiration pour les autres qu’il parvient à gagner la confiance et le respect des gens, à fédérer un groupe et à être suivi par tout le monde pour concrétiser un objectif, un projet voire un rêve commun.

Si ce fut le cas à une vieille époque, avoir de gros bras ne suffit donc plus pour porter un collectif ! Au-delà des muscles, l’aura naturelle d’un leader vient essentiellement de :

  • ses idées ;
  • ses accomplissements ;
  • son comportement ;
  • la manière dont il traite les autres.

Face à ce constat, la différence avec le manager est la suivante : être un leader n’est pas une fonction. Il s’agit d’un rôle social informel octroyé par les membres d’un groupe à un individu qu’ils considèrent comme légitime pour les guider.

Bien qu’il soit important, le manager n’est pas nécessairement ce genre de personne. Compétent pour conduire un projet dans la bonne direction, il dispose d’un statut officiel de responsable et donc d’un certain pouvoir pour diriger ses troupes avec plus ou moins d’autorité. En revanche, malgré sa place forte dans l’organigramme, il n’est pas forcément plébiscité par son équipe. Contrairement au leader qui est totalement sacralisé, il est davantage respecté pour sa supériorité hiérarchique que pour sa propre personne.

Leadership et management : illustration sportive

Dans les sports collectifs, il arrive que le coach soit remis en question par ses joueurs, mais que l’équipe soit tout de même portée par quelqu’un d’autre. Brillant par sa solide expérience, son charisme naturel, ses excellentes performances, son palmarès remarquable ou encore sa supériorité technique, ce dernier devient alors le vrai leader… bien qu’il ne soit pas manager ! Les deux positions restent toutefois compatibles. Le leadership et le management peuvent effectivement appartenir au même individu… mais aussi à deux personnes différentes.

Sur ce point, il suffit d’analyser les plus grands succès de l’équipe de France de football pour s’en rendre compte. À chaque fois que nous avons été sacrés champions d’Europe ou du monde, nous avions un sélectionneur qui dirigeait parfaitement son groupe… et un meneur de jeu prodigieux qui sublimait le collectif. Ce n’est donc pas une coïncidence si nous avons gagné ! Avec Michel Platini, Zinédine Zidane ou Antoine Griezmann en leader technique, les Bleus étaient tirés vers le haut par quelqu’un de hors-norme.

D’ailleurs, même s’ils étaient généralement performants, ces chefs d’orchestre n’avaient pas besoin d’être bons à chaque match. Leur simple présence inspirait suffisamment les autres pour porter le collectif vers la victoire. En revanche, malgré leur forte influence, ils ne remettaient en question ni l’autorité, ni les compétences, ni la légitimité du coach. C’est même l’inverse ! Leur rôle de locomotive était totalement complémentaire au travail de l’entraîneur. C’est la preuve qu’être un leader de très haut niveau et savoir manager une équipe avec brio sont deux choses différentes.

Les bons leaders : des maîtres du stand-up… et pas des comédiens de sitcom

« Le plus grand leader n’est pas nécessairement celui qui fait les plus grandes choses. Il est celui qui amène les gens à faire les plus grandes choses. » – Ronald Reagan

Les bons leaders : des maîtres du stand-up… et pas des comédiens de sitcom

Ce qui fait la force des vrais leaders

Être un bon leader, c’est bien plus qu’une histoire de compétences. Tout est une question de personnalité. Outre l’expertise, ce sont effectivement des traits de caractère, des valeurs et des qualités humaines qui poussent les gens à choisir et suivre quelqu’un pour mener le groupe au succès. Parmi les éléments qui forgent un grand leadership, nous retrouvons ainsi :

  • la vision et le charisme pour rassembler autour de soi et prendre la posture de guide… mais aussi l’altruisme, l’écoute active et l’ouverture d’esprit pour se connecter aux autres ;
  • l’ambition et le dépassement de soi pour motiver les gens à donner le meilleur d’eux-mêmes… mais aussi l’humilité, l’exemplarité et la bienveillance pour ne pas devenir une caricature du petit chef incompétent ;
  • la confiance envers les autres, l’esprit d’équipe et la communication pour fédérer autour d’un projet commun… mais aussi le sens des responsabilités et l’assertivité pour faire avancer le collectif dans la bonne direction ;
  • la transmission du savoir et la reconnaissance individuelle pour accompagner le développement personnel des membres du groupe… tout en consolidant l’engagement de chacun dans le projet collectif ;
  • des capacités d’intelligence émotionnelle, de résilience, d’adaptation et d’apprentissage continu pour rester clairvoyant, maintenir son équilibre mental, garder la tête froide, être en phase avec la réalité… et donc toujours s’améliorer en tant que leader.

Un grand leader maîtrise l’art du spectacle vivant…

Lors d’un spectacle de stand-up, un comique s’adresse directement au public pour raconter des anecdotes, faire des observations du quotidien, se mettre dans la peau de personnages, interagir avec certains individus, etc. Sur scène, ce type de comédien prend la parole seul, sans décor et sans accessoire. Pour renforcer le côté spontané de son intervention, il se tient généralement debout (d’où le terme de stand-up). En brisant le quatrième mur, le but du stand-upper est de provoquer son audience pour l’accrocher et lui décocher un rire à chaque punchline.

Afin d’exister, l’humoriste doit par conséquent être suffisamment habité et convaincant, car il a besoin du public pour le suivre dans son aventure. L’autre difficulté, c’est que la magie opère uniquement si les blagues, les commentaires et les phrases chocs apparaissent comme des réflexions improvisées. Même s’ils ne sont pas dupes, les spectateurs ne doivent donc jamais sentir qu’on leur récite un texte spécialement préparé pour les pousser à rigoler. Bref, le talent du stand-upper réside dans le fait :

  • de donner corps à ses histoires ;
  • d’embarquer la salle avec lui ;
  • de faire oublier aux gens qu’ils assistent à un show.

Quel rapport avec le leadership ? C’est simple : être un leader est aussi un exercice de spectacle vivant ! Selon les situations, les interlocuteurs, les moments, les contextes, etc., il faut adapter son approche. Eh oui, un vrai leader maîtrise tous les styles de leadership. Il est :

  • tantôt coach tantôt chef de file ;
  • souvent démocratique, mais parfois directif ;
  • la plupart du temps transformationnel, mais sans s’interdire d’être transactionnel avec quelques individus (certains commerciaux qui marchent à la récompense par exemple).

Il sait également quand forcer le trait visionnaire ou jouer à fond la carte du collaboratif. Bref, c’est un stand-upper en puissance qui ressent son environnement et prend la température en direct pour proposer un speech impactant et fédérateur, c’est-à-dire le bon discours, aux bonnes personnes, au bon moment.

… alors qu’un petit chef se contente d’un show enregistré

L’apprentissage continu est l’une des forces des stand-uppers. En effet, pour ces derniers, les feedbacks sont instantanés. Si personne ne rit de leurs blagues, ils savent immédiatement que ça ne fonctionne pas. Ainsi, plus ils essaient, plus ils ont des retours à chaud, plus ils apprennent vite et plus ils progressent. En ce sens, être un leader avec cette approche mentale permet de rester ancré dans une logique de spectacle vivant. On peut donc plus facilement :

  • porter une vision en continu comme un stand-upper qui tient le fil de son histoire ;
  • avoir un charisme au niveau de la prestance scénique d’un stand-upper en live ;
  • pratiquer l’écoute active comme un stand-upper qui reste à l’affût des réactions pour rebondir ;
  • se montrer ambitieux comme un stand-upper qui se fixe le challenge de faire rire pendant plusieurs heures ;
  • se dépasser au point de transpirer autant qu’un stand-upper ;
  • communiquer avec les autres et maintenir un esprit collectif comme un stand-upper qui interagit et joue avec le public ;
  • etc.

À l’inverse, en restant campé sur ses acquis, le risque est de devenir un petit chef qui se contente d’un show enregistré. Et attention ! Ici, nous ne parlons pas d’un leader directif qui peut être utile en période de crise ou de panique, quand le groupe est perdu et a besoin d’entendre une seule voix. Un petit chef est juste un mauvais meneur qui s’éloigne du stand-upper pour se rapprocher de l’acteur de sitcom.

Moins authentique, il apprend son rôle par cœur et s’enferme dedans. À force de réciter son texte en forçant le trait sans subtilité, il n’incarne alors plus aucune vision personnelle. Incapable d’improviser et de s’adapter, il met finalement un écran entre lui et les gens pour éviter de se confronter directement au groupe. Bref, préférant entendre des rires enregistrés qu’écouter en live l’avis de son audience, il devient distant, rigide… et donc moins leader !

Être un leader : le mot de la fin

Cet article vous a plu ? Comme l’a dit Michael Jordan : « Gagnez votre leadership au quotidien ! » Dans cette optique de progression, Moortgat Énergie se tient à votre disposition. Pensez donc à nous contacter pour approfondir le travail et devenir un leader durable au sein de vos équipes ! D’autre part, si vous souhaitez aller plus loin en matière de développement personnel, téléchargez notre livre blanc pour apprendre à libérer votre potentiel.